lundi 18 octobre 2010

Complicité

"Alors, à votre avis, qu'est-ce que je peux bien faire la tête fourrée dans cette armoire?????"


"Tout simplement, je papote en cachette avec mon frangin...c'est bien dommage qu'on soit maintenant un peu trop grand pour rentrer tous les 2 dedans, sinon, ce serait vraiment le top! Là, Noa a la meilleure place, mais j'vous rassure, on s'entend assez bien pour faire à tour de rôle...
Maman a trouvé notre jeu drôle dans un premier temps, c'est d'ailleurs pour ça qu'elle a pris des photos et puis après, quand elle s'est aperçue qu'elle allait devoir ranger tous les vêtements, elle a été beaucoup moins cool et nous a demandé de déguerpir sur le champ..."


L'avantage d'avoir des jumeaux (oui, oui notez bien que je parle d'avantage, c'est très rare, voir peut-être même la première fois), c'est que les trouvailles en matière d'occupation sont quasiment sans fin.
Très souvent, ils n'ont besoin de presque rien pour s'amuser.
Une couverture, un canapé, un tabouret...Ce soir, d'ailleurs, aucun jouet n'a été sorti des tiroirs...
Ils s'inventent des histoires à n'en plus finir, se créeant des scénarii avec des loups, des renards, des sorcières, des pompiers...Bien sûr, ce sont jamais rarement des jeux calmes; comme dans les vrais jeux de garçons, ils se poursuivent, s'attrapent, voir même se plaquent et se sautent dessus...S'alternent donc les franches rigolades et les hurlements pour débordement physique. De quoi créer un fond sonore qui peut nous réduire le cerveau en bouillie après une journée de boulot, et accessoirement rendre complètement barjot la voisine de dessous (Tiens, c'est bizarre, elle a l'air de nous éviter...)
Alors on a bien essayé de les envoyer à coups de pieds aux fesses gentiment dans leur chambre en leur expliquant que papa et maman avaient travaillé et qu'ils avaient besoin de calme mais un besoin irrépressif de sortir de leur 10m² les conduit directement dans le salon, dans un rayon de 1 m autour de nous.
Dans ces moments de grande complicité, on dirait que rien ne peut leur arriver, on a même parfois l'impression de ne plus exister, d'être transparent! Serait-ce ça la bulle gémellaire?

Alors, j'avoue que parfois, un sentiment de jalousie m'envahit, moi qui suis fille unique et qui ai toujours rêvé d'avoir un frère ou une soeur. Je n'ai jamais ressenti cette complicité et cet amour fraternels. Bien sûr, je sais que ce n'est pas parce qu'on a des frères et soeurs qu'on s'entend forcément avec eux mais ce lien du sang me manque et c'est en voyant celui qu'ont mes enfants qu'il me revient en pleine figure.
Il est vrai aussi que même si j'avais eu un frère ou une soeur, notre entente n'aurait peut -etre pas ressemblé à celle de mes lardons mais je ne cesse d'admirer et d'envier leur complicité, ce lien qui fait qu'ils se comprennent, qu'ils se rassurent, qu'ils ne sont jamais seul. Le tout en ayant leur propre caractère bien affirmé et leur autonomie.
C'est la vie qui a fait que je suis fille unique (et d'ailleurs aussi que je suis amoureuse d'un fils unique) et j'ose penser que c'est aussi peut-être pour cette raison que la nature a décidé que j'aurais 2 enfants en même temps. Et c'est en regardant Alix rire aux éclats parce que Noa saute sur son ventre que je mesure enfin ma chance...

PS: Mes lardons ont dû être vraiment sympas ce soir pour que je dise tout ça...J'aurais pas écrit les mêmes choses samedi soir...Bref...

2 commentaires:

nanoue a dit…

Ah cette complicité, je la connais très bien, et je l'ADORE!!!! c'est vrai qu'ils ont beaucoup de chances ces loulous! et vous aussi ;-)

PS : Tu vois, samedi il fallait venir avec nous en fait ;-))!!!!

Karine a dit…

je me suis dit la même chose, moi qui suis fille unique (et qui ai tellement rêvé d'un frère, d'une soeur, d'un autre moi même !!)... que la naissance gémellaire de mes deux garçons n'était peut être pas tout à fait un hasard !